jeu. 25 mai 2023
Cité de l’Architecture et du Patrimoine : produire ses dispositifs numériques au sein du musée
Face à des contraintes de budget et de moyens, la Cité de l’Architecture et du Patrimoine a fait le choix il y a quelques années de produire en interne les dispositifs numériques et les audio guides de ses expositions avec PandaSuite. Plusieurs projets plus tard et l’adoption d’une nouvelle stratégie, le numérique devient un enjeu stratégique pour attirer de nouveaux publics. Rencontre avec Jérôme Richard, responsable du pôle de diffusion numérique et Valentine Giret, chef de projet numérique.
Pendant de nombreuses années, il n’y avait qu’une seule personne dédiée au numérique sur les 130 collaborateurs que compte la Cité de l’Architecture et du Patrimoine. Cette personne, c’était Jérôme Richard. Avec l’arrivée de Valentine au sein de l’équipe, ils sont désormais 2 à travailler sur ces sujets, un signal fort d’un changement de paradigme au sein de l’institution.
Nous avons eu le plaisir de les rencontrer. Ils nous ont raconté leurs enjeux, leurs process et leurs réussites autour de la production de supports numériques pour ce beau musée parisien !
Du numérique malgré tout
Jérôme Richard a rejoint la Cité de l’Architecture et du Patrimoine il y a de nombreuses années du côté du helpdesk informatique. Comme il le dit :”Je suis venu pour aider les utilisateurs à sortir de leurs aventures informatiques”. Petit à petit, il a évolué vers la médiation culturelle et la création de dispositifs multimédia au fur et à mesure. A cette époque, le musée est plutôt frileux sur les questions numériques : “C’était un sujet que la direction n’avait pas l’habitude de chiffrer, à mettre en image et à contextualiser. Du coup, c'est quelque chose qui a été plus ou moins abandonné au gré des expositions.“ Mais Jérôme tient bon et développe ses compétences en multimedia pour continuer à proposer du numérique dans les expositions : web design, motion design, 3D, enregistrement audio, montage vidéo…
Quand on est seul et avec peu de moyens, il faut savoir s’organiser. Jérôme cherche une solution pour industrialiser les bornes tactiles. Ces bornes ont souvent la même structure au gré des expositions, une cartographie sur laquelle on peut sélectionner des POI (Points of Interest), des vidéos… Il trouve un outil qui lui permet de produire des bornes tactiles, il s’utilise sur la base d’un template et la possibilité d’y ajouter des médias. Il gagne en productivité et réalise environ une cinquantaine de supports tactiles en 4 ans.
Et puis, un jour, il découvre PandaSuite. Ce qui lui plaît dans cette plateforme no-code, c’est d’aller plus loin en termes d’UX et d’expérience utilisateur, de sortir des contraintes du template, aussi bien pour les bornes tactiles que pour les applications audioguides.
“PandaSuite, c’est un bac à sable. On est libre de tout. À partir du moment où l'outil est mis à disposition, on peut jouer avec, l'appréhender, et essayer d'en tirer le maximum.”
La liberté de création et la rapidité d’exécution avec PandaSuite
La première application mobile réalisée avec PandaSuite est un outil d’aide à la visite pour l’exposition “Otto Wagner, maître de l’Art Nouveau Viennois” en 2019.
Cette application est composée de listes et de plans, une structure qui se retrouve dans beaucoup d’audioguide. Jérôme travaille sur le projet tout un week-end, créé tous les contenus de l’exposition, les diaporamas… Le lundi, l’application est prête ! Il produit également les bornes tactiles de l’exposition.
Ce projet est un bonne formation pour Jérôme : “C'est comme ça qu'on apprend en fait. En mettant les mains dans le cambouis, un peu dans le rush. “
Au-delà de la rapidité d’exécution de la plateforme, il apprécie la rapidité pour prévisualiser le résultat de son travail. Avec d’autres outils, c’était plus compliqué. “Il fallait générer l’application à chaque fois avant de la visualiser. On ne sait pas ce qu’on a fait avant d'avoir produit l'application. Ce qui rajoutait une heure, une heure et demie de process. Avec l’application PandaSuite Viewer, il est possible de voir clairement à quoi ressemble ton application en temps réel”.
Au fur et à mesure que les projets se multiplient (Art Déco, Trésors d’architecture…), Jérôme, désormais rejoint par Valentine, met en place une charte graphique pour les applications mais opte pour la personnalisation de chaque projet : ”Les producteurs d'exposition et les commissaires préfèrent que chaque exposition et chaque dispositif aient une identité propre.”
Se faire une place dans la production des expositions
A la Cité de l’Architecture et du Patrimoine, les délais pour produire une exposition sont assez courts : il faut compter environ un an entre le lancement du projet, la sélection du commissariat et de la scénographie, la mise en place de la production et l'ouverture de l'exposition.
Comment s’intégrer dans ce process lorsqu’on est loin des priorités stratégiques ? L’équipe réfléchit à des solutions : “On a proposé des sortes de catalogues à la production des expositions. Au début du projet, on leur propose un catalogue de possibilités, ils piochent dedans et on se met en mode projet là-dessus et on déroule. Mais cette méthode n'a jamais pris pour des raisons d'organisation du travail, de méconnaissance, des délais de production, etc..”
Le numérique était alors considéré comme la 5ème roue du carrosse : “On nous demandait parfois à un mois de l'exposition de produire un support numérique. Ces délais n'étaient pas tenables. C’était une source de stress, et le rendu du contenu n’était pas satisfaisant, pour personne.”
Aujourd’hui la direction a changé et les priorités stratégiques également : le musée cherche à élargir son audience au-delà des adeptes de l'architecture et du patrimoine. Le numérique apparaît comme une solution pour y parvenir. Désormais, l’équipe numérique est intégrée au comité de pilotage, au même titre que d’autres directions comme celles des publics ou de la communication, ce qui lui permet d’intervenir plus en amont dans le processus de production de l’exposition et favoriser les synergies.
Imaginer de nouvelles narrations
Cette nouvelle organisation permet de faire naître des idées nouvelles.
Avec l’exposition Notre-Dame de Paris, le musée veut proposer un format différent, en lien avec le monde du jeu vidéo. ”On a brainstormé en inter-service, ce qu'on n'avait jamais fait jusqu'ici. En intégrant des personnes qui n'étaient pas du tout incluses dans le projet, nous sommes sortis des sentiers battus même avec des délais ultra courts. Nous avons lancé le projet en novembre dernier pour une sortie en mars”
De là est né Sententia. L’objectif de ce jeu d’énigmes est d’aider le fantôme de Viollet-le-Duc, le restaurateur de l’édifice, à retourner dans la cathédrale en prouvant son identité. L’idée de l’interface du smartphone est venue d’un commissaire d’exposition. “On ne s’interdit rien en termes de design d'interface. En termes d'expérience utilisateur non plus. Le tout, c'est d'avoir un peu le temps et de phosphorer un peu.”
Du temps, il faut en garder pour tester.
Après une première phase de tests avec des faux contenus et des fausses voix, ils se rendent compte que la mécanique ne fonctionne pas : le jeu est trop difficile. L’application utilisait les capteurs Beacons pour déclencher les contenus audios en fonction de la position du visiteur. “A la base, on déclenchait le message à l'approche d'une œuvre. Après les premiers tests, on a réalisé que les joueurs cherchaient des indices liés à l’œuvre, alors que nous utilisions l’œuvre comme un repère spatial, et que la réponse était plutôt dans l’audio ! On a dû revoir cette mécanique de jeu”.
Ils repensent l’application en conséquence et respectent les deadlines.
Pour surmonter ces aléas, l’équipe apprécie le soutien et la réactivité du support technique de PandaSuite : “Lors des premiers tests, nous avons déployé l'application sur des vieux smartphones qu'on avait en galerie, qui n'étaient plus utilisés depuis des années. L’app ne marchait pas. J'ai contacté le support et l’équipe m'a réglé le problème dans la matinée. Un service comme ça, ça n’a pas de prix.”
Les nouveautés plaisent également : “Les nouveaux composants, nous ne les utiliserons peut-être pas, mais le fait de savoir qu'ils sont là, que l'équipe continue à travailler, c'est très rassurant.”
L’enjeu de la rentabilité
Pour convaincre et rassurer les parties prenantes en interne, l’équipe garde un oeil sur la rentabilité.
“Quand on met à disposition un dispositif numérique, on fait attention à l'investissement nécessaire en matériel, en moyens humains aussi. C'est un des axes d'analyse. Le projet sur Art Deco a très très bien fonctionné. Les dépenses ont été amorties, les enregistrements en voix, la production de contenu aussi, puisqu'on a tout fait en interne. Et l'achat des smartphones aussi. Ils ont été réutilises sur Sententia ou le seront également pour la prochaine app qui va être produite en octobre”. Teasing 🤫
PandaSuite contribue à faire des économies : “PandaSuite permet en no-code d'être extrêmement productif et de proposer plein de choses en s'affranchissant des coûts de développement qui sont chez vous. Et ça, c'est bien pratique.”
La direction a pris conscience . “Aujourd’hui ça ne coûte rien, ça rapporte de l'argent investi. Donc, il faut en faire.”
C’est pas nous qu’il faut convaincre ;)
Retrouvez plus d’informations sur les expositions et audio guides de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine :